Graziella Berti

Graziella Berti ancienne membre de AIECM3

Berti-Calatrava

Berti Calatrava

Graziella Berti, après tant d’échanges et de rencontres, pisanes ou non, et de travaux sur les céramiques médiévales et postmédiévales qu’elle connaissait si bien, nous a quitté le 11 juin dernier à la suite d’un long combat.
Préparant ma thèse de doctorat sur les fouilles du village déserté de Rougiers, l’accueil chaleureux et patient de Graziella, sa compréhension de mes problèmes et de mes incertitudes, son sens critique et ses exigences scientifiques, celles qui font progresser en conduisant à la remise en cause des attributions trop vite élaborées et des chronologies encore incertaines, m’étaient particulièrement précieux en ces premiers temps de recherches en Provence. La multiplicité de ses connaissances acquises sur le terrain, en particulier monumental, en raison de l’étude des bacini, comme dans les données récoltées dans les archives, constitue ainsi un socle de savoirs fondamental pour la compréhension de l’évolution céramologique de cette région féconde et de tout son environnement, tant les exportations que les importations, y compris islamiques. Elles suscitèrent de nombreuses études faisant progressivement appel à des analyses de laboratoire, chimiques et pétrographiques.
La complexité et l’étude des questions ainsi soulevées avaient fait apparaître la nécessité de rencontres si possibles périodiques entre les chercheurs travaillant sur les régions méditerranéennes. . En conclusion du premier colloque international de Valbonne en 1978, il fut ainsi décidé de renouveler puis bientôt d’institutionnaliser le principe de congrès. L’Italie y tient naturellement une grande place et dès la création officielle de l’AIECM2 en février 1992, dès le début Graziella assura avec une efficacité remarquable, par sa présence et son action régulière, la permanence et le développement de l’association et des colloques.

Malgré la discrétion de Graziella, il faut rappeler son esprit d’ouverture aux jeunes et moins jeunes scienti­fiques et le sens du partage qu’elle manifestait toujours avec une si grande générosité, répondant à toutes les demandes et requêtes qui lui étaient adressées. Enfin, le plus précieux était sans nul doute, son amitié ainsi que ses marques d’affection, sans cesse renouvelées, si réconfortantes dans ce monde actuel.

GABRIELLE DÉMIANS D’ARCHIMBAUD
Professeur émérite à l’Université de Provence
Présidente honoraire de l’AIECM2